C’est bien peu dire que le retour en Chine depuis la Malaisie en octobre 2012 fut quelque peu tendu… Nous avions toujours en travers de la gorge le visa chinois de 1 mois au lieu du 1 an demandé (et désiré…), et le ciel gris de Guangzhou à cette période ne nous aidait pas vraiment à oublier les quelques jours de rêve passés sur les îles Perhentian ! Ce que nous ignorions jusqu’alors, c’est que nous étions en train de vivre nos tous derniers mois en Chine…
Au cours de ces 5 derniers mois en Chine, nous avons continué à travailler d’arrache pied tout en essayant de trouver une solution pérenne pour nos visas, sans succès… C’est pour cette raison et après diverses mésaventures que nous avons décidé de quitter la Chine en avril 2013 afin de nous installer en Thaïlande, tout en continuant à travailler à distance pour notre entreprise chinoise. Ce qui suit est une sorte de résumé de nos derniers mois en Chine avant notre départ pour le Royaume de Siam…
Faire du sport en Chine
A la fin du mois d’août nous avons eu la bonne idée de nous inscrire à des cours de badminton. Bien que le niveau n’ait rien de comparable avec celui de nos cours d’EPS au lycée (rappelons que la Chine tient le haut du classement dans ce sport au niveau olympique) les progrès se sont faits peu à peu sentir (si si !). Ce fut assurément une bonne décision tant ces séances nous faisaient du bien et cassaient un peu notre routine métro / boulot / dodo de ces derniers temps.
Malheureusement, cette joie fut de trop courte durée puisque Sylvain, sûr de sa force et voulant s’attaquer à des chinois aguerris, força un peu trop et eut la bonne idée de se faire une sale entorse à la cheville…
Ce fut l’occasion d’aller passer quelques radios dans un hôpital chinois, qui heureusement n’ont rien révélé de grave. C’est là-bas d’ailleurs que nous avons appris que nous n’étions pas formés de la même manière que les chinois lorsque nous avons vu passer la radiographie de Sylvain dans les mains de tous les docteurs et infirmiers qui ne cachaient pas leur surprise. Bref, des nouvelles rassurantes mais une immobilisation forcée et, bien sûr, plus de sport avant un moment…
RIP badminton (août 2012-octobre 2012).
Un nouvel an à la chinoise
On nous avait prévenus, Guangzhou est loin d’être la ville la plus animée pendant le nouvel an chinois, période durant laquelle quasiment toute la Chine se retrouve en vacances.
Ce sont alors des dizaines de millions de chinois qui empruntent les routes pour retourner dans leur ville et village natal et célébrer cette nouvelle année en famille. Période redoutée pour tous les voyageurs qui se voient alors dans l’impossibilité de voyager en train, en bus ou même en avion puisque tout est pris d’assaut !
De notre côté, nous avons donc décidé de rester bien sagement à Guangzhou, mégalopole dans laquelle la plupart les gens résident uniquement en raison du travail. C’est donc sans grande surprise que nous avons vu la ville se vider en quelques jours. Habitués à entendre des klaxons toutes la journée, à jouer des coudes dans le bus ou à patienter dans les embouteillages, nous avons profité pleinement des rues désertées. On a d’ailleurs parfois eu la sensation de se retrouver dans le film « Je suis une légende », ou presque !
Toute l’entreprise était donc en vacances, exceptés nous qui avons préféré travailler et conserver nos congés pour plus tard histoire d’éviter la foule en voyage (souvenir de 2011…).
Jing, notre collègue chinoise chargée de la comptabilité, eut la gentillesse de nous inviter au restaurant avec sa famille afin de nous faire découvrir les traditions du nouvel an chinois.
Nous nous sommes donc retrouvés autour d’une immense table ronde, entourés de chinois cinquantenaires ravis et fiers de nous compter parmi eux. Un super moment avec ces gens adorables et très curieux de notre culture, que nous avons prolongé chez les parents de Jing avec plusieurs parties de Mahjong où nous avons fait pâle figure !
A notre grande surprise nous avons même le droit à plusieurs enveloppes rouges chacun. Il s’agit là d’une tradition chinoise qui consiste à l’occasion du Nouvel An Chinois à offrir de petites enveloppes rouges contenant de l’argent aux plus jeunes de la famille.
C’est ainsi qu’en plus d’un délicieux repas et d’une journée au top, nous avons eu le plaisir de récolter un joli petit pactole. Autant vous dire que nous étions vraiment gênés de la situation mais la tradition, c’est la tradition et il aurait été mal vu de les refuser… Pas vrai ?!
Une nouvelle vie en Thaïlande ?
Comme nous vous l’avions expliqué dans les articles précédents, nous avons dû enchaîner une multitude de visas business chinois ces 2 dernières années en raison de l’impossibilité pour notre entreprise de nous délivrer des visas de travail long terme. Après un essai infructueux en Malaisie et plusieurs aller-retour au bureau de l’immigration de Guangzhou, il s’est avéré que la situation devenait intenable et ne pouvait plus durer. Nous étions fatigués de passer des journées entières au Consulat afin de se faire délivrer des pauvres visas d’un mois, qui allaient tôt ou tard se transformer en interdiction formelle de rester sur le territoire chinois…
Dès lors la seule solution qui s’offre à nous est de partir temporairement, d’un commun accord avec notre entreprise qui nous autorise à travailler à distance pendant plusieurs mois en attendant d’être en mesure de nous proposer des visas de travail…. (Finirons-nous par revenir en Chine ? Rien n’est moins sûr…)
Pour l’heure, il s’agit de trouver où partir ! Après 2 années en Chine totalement dépaysantes et riches en expériences nous n’avons aucune envie de rentrer en France. Ce n’est qu’après plusieurs jours de réflexion que la Thaïlande nous apparait comme une évidence : coût de la vie plus bas qu’en Chine, paysages magnifiques, climat équatorial, cuisine délicieuse et visa facile à obtenir… Avouez qu’il y a pire comme pays pour s’installer !
Une fois notre décision prise et validée pour l’entreprise, nous nous renseignons sur l’obtention d’un visa thaï depuis Canton. Bien que nous soyons français, nous ne pouvons demander un visa double entrée depuis la Chine, c’est pourquoi nous nous contenterons du visa 60 jours avec une extension de 30 jours possible sur place, soit 90 jours au total.
Le consulat thaïlandais de Guangzhou est situé au Garden Hotel, au premier étage. Le bureau est tout petit et il n’y a pas trop de monde, nous déposons rapidement le dossier… Il nous faudra revenir quelques jours plus tard pour récupérer nos passeports.
Après plusieurs semaines de recherches intensives sur le web, de questions sur les forums de voyage et de remises en question, nous décidons de jeter l’ancre sur l’île de Koh Phangan. Elle nous est décrite comme étant une île paradisiaque, préservée mais qui bénéficie de tout ce que l’on a besoin pour vivre notre vie de futurs digital nomads.
Le rêve d’une nouvelle vie au soleil commence à se dessiner dans nos esprits, et on a vraiment hâte de partir !
Bye Bye China
Cette fois-ci ça y est, le mois d’avril approche à grands pas… Les quelques jours précédant le grand départ nous sommes sur le qui-vive avec les préparatifs pour partir sereinement. Pour être plus libres de nos mouvements nous décidons d’acheter 2 gros sacs de voyage à Décathlon China, qui se révéleront sans doute utiles par la suite pour voyager dans le reste de l’Asie… Par chance nous parvenons à un accord avec notre proprio chinois à qui nous vendons nos meubles et une bonne partie de nos affaires, et renvoyons le reste en France dans une valise bien chargée.
MERCI la Chine pour tout ce que tu nous as apportés, ce que tu nous a fait vivre, les joies comme les galères, ce que tu nous a appris et fait découvrir. Nous ne t’oublierons pas, ça c’est certain, mais aujourd’hui, nous partons le cœur léger et sans regrets !
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