Pour nos anniversaires Charlène a eu l’idée de nous organiser un petit séjour à Koh Lanta, une autre île bien connue de la Thaïlande.
Le pari était risqué puisqu’en Juin, la partie ouest de la Thaïlande est sujette aux moussons. Malheureusement, nous n’avons pas été gagnants puisque nous avons eu le droit à 3 jours de pluies et une impossibilité de bouger en dehors de l’île elle même. Bref, un anniversaire sous l’eau mais un weekend pas si loupé que ça quand même.
L’île de Koh Lanta et pas celle de la télé
Koh Lanta est en réalité un archipel de plus de 50 îles situé dans la mer d’Andaman au sud ouest de la Thaïlande. Toutes ne sont pas habitées. C’est sûr Koh Lanta Yai qui nous nous arrêtons pour notre weekend. Avec ses 30 km de long et ses 6km de large, c’est la plus grande île mais aussi la plus touristique de l’archipel, même si on doit dire qu’on a du mal à y croire tellement l’île semble désertée. Juin n’est décidément pas la meilleure période…
Les plus belles plages sont concentrées sur la côté ouest avec tous les resorts. Le centre de l’île semble encore vierge de toute urbanisation. Il est possible d’y faire des randonnées en pleine jungle, ce que nous avions prévu mais que nous avons du rapidement renoncer au vue de la météo.
Il faut savoir aussi que l’île est à dominance musulmane. Il est donc très courant de croiser les femmes thaïs vêtues d’un voile, les hommes d’un kufi. L’alcool n’est pas non plus présent dans tous les restaurants et comme partout en Thaïlande, il faut se montrer respectueux et éviter de se promener en maillot de bain en dehors des plages et bords de piscine.
De Koh Phangan à Koh Lanta
Nous sommes partie très tôt le matin de Koh Phagan. Nous avions réservé auprès de M.lee, le combo bateau+minivan + bateau pour être tranquilles et se laisser porter.
Après 2h de bateau, on arrive à Dongsak Pier ou nous sommes redirigés vers des minis van. Nous avons à peine le temps d’une pause pipi que les bus se mettent en route. Encore 3h30 de bus, entassés avec d’autres voyageurs et les sacs et nous arrivons à Krabi. Le minivan s’arrête et on nous fait comprendre qu’on a le temps de manger un peu avant de repartir pour l’embarcadère vers Lanta.
Sur le chemin, on récupère d’autres touristes qui semblaient complètement perdus et on arrive enfin à l’embarcadère. On est rassuré avec le temps puisqu’il fait grand soleil et on espère que cela va durer.
Ce que nous pensions n’être qu’un vieux ponton est en réalité le bateau qui va nous conduire sur l’île de Lanta. Son sol est goudronné et présente des marquages blancs comme pour un parking. Des voitures, scooters et camionnettes s’enfilent les unes derrière les autres tandis que les passagers prennent place sur les vieux bancs en bois sur les bas côtés. Nous pouvons humer alors une délicieuse odeur de pot d’échappement et d’essence qui se déverse dans l’eau, le tout sous une chaleur étouffante. Heureusement que la traversée ne dure que 15 minutes.
Notre weekend à Koh Lanta
Nous avions réservé un petit bungalow au Kaw Kwang Beach Resort qui se trouve à l’extrême nord de l’île. Paraît-il que se serait le premier resort de l’île. Tenu par une famille locale, en bord de mer, avec piscine, nous pensions profiter pleinement des avantages.
Arrivé sur place, bonne nouvelle, on nous annonce que nous sommes surclassés dans les bungalows de luxe puisque de toute manière le resort est vide ou presque. Cependant on nous dit aussi que la piscine est fermée pour cause de nettoyage et que, comme nous sommes en très basse saison, le restaurant ne servira que les petits déjeuners… Bon, le petit kiffe de la piscine qu’on souhaitait se faire, on l’oublie tout de suite, tant pis, qui a besoin d’une piscine quand on a la mer juste en face ?
Le temps de poser nos affaires dans le bungalow, la météo commence à se gâter. On fait quand même un petit tour sur la plage, l’eau est très éloignée donc on ne s’y baignera pas aujourd’hui.
On décide de louer un scooter et on part en exploration pour trouver un restaurant puisque nous n’avons pas encore vraiment mangé de la journée.
Surprenant, le village semble complètement mort. Pratiquement toutes les boutiques, hôtels et restaurants sont fermés, on croise quelques backpackers qui ont la même sensation que nous, à se demander si on ne se trouve pas sur la mauvaise île. On finit tout de même par trouver un petit restau où on s’installe manger un bon Pad thaï.
Nous avions dans l’optique de faire un day trip jusqu’à Koh Phiphi donc nous nous arrêtons dans une petite agence locale pour demander les tarifs. La dame très gentille nous indique qu’il n’y a pas de bateau de programmé car la mer est trop agitée. Elle passe tout de même quelques coups de fils mais rien, aucun bateau ne sortira demain, une tempête est annoncée et nous sommes « condamnés » à rester sur Koh Lanta.
On ne se laisse pas abattre, on profitera de la plage ici. On enfourche notre scooter et on s’en va explorer l’île. Au final, on se retrouve à rouler sur une longue route droite sans vraiment avoir de possibilité de bifurquer vers de petits chemins qu’on pensait trouver et qui nous mèneraient à la découverte d’endroits incongrues.
On fini par se décider à suivre un panneau qui nous indique une plage. Entre temps, le ciel s’est durci et le vent souffle de plus en plus. La plage est déserte, hormis deux thaïs avec leur filet. Les vagues se font menaçantes et donc nous renonçons à nous baigner, on y mettra seulement les pieds. L’eau est a pris la couleur du ciel, le vent souffle et agite les palmiers, et avec les rochers noirs on se croiraient presqu’en Bretagne. Il commence légèrement à pleuvoir alors on décide de rentrer avant de se faire tremper.
Le soir nous ressortons pour trouver un restaurant et là, la galère, tout est fermé, il n’y a pas une lumière dehors, ça nous fait vraiment tout drôle. On réussira quand même à tomber sur un petit restaurant local qui semble accueillir tous les touristes de l’île aussi heureux que nous de pouvoir manger.
Il a plu toute la nuit et ce matin, le temps n’est toujours pas au beau fixe. On se réveille péniblement sous le bruit de la pluie battante en se demandant ce que nous allons bien pouvoir faire.
La pluie s’arrête et on décide de partir explorer l’île un peu plus et de pousser jusqu’au sud. Le ciel est chargé mais il ne pleut plus, c’est déjà ça.
On passera l’après midi à rouler et à découvrir des petits coins sympathiques avec de jolis points de vues sur la mer. On hésite un moment à emprunter le chemin d’un trek mais le sentier est trop boueux avec toute cette pluie.
Sur le chemin on fait la rencontre d’une famille thaï qui se demande bien ce qu’on vient faire par ici. Charlène est surtout attendri par les chiots que le gamin portent dans ses bras. On en profite pour leur demander notre chemin car au final on est un peu perdu.
On fini par retrouver la route principale. On s’arrête dans ce qui nous paraît être un village de pêcheur. Au loin les éclairs et le grognement du tonnerre ne nous annonce rien de bon. On doit être à une bonne demi heure de route de notre hôtel donc sans plus attendre, on rebrousse chemin et au même moment qu’il se met à pleuvoir averse. En à peine 30 secondes on est trempé de la tête au pied.
Vite un 7/11, on investi dans des k-way poncho. Il fait presque nuit, le vent souffle et on commence à avoir froid. On reprend la route péniblement, la pluie nous fouette le visage et c’est surtout Sylvain qui en fait les frais alors que Charlène se protège derrière lui. Lorsqu’on arrive enfin à l’hôtel, la pluie cesse (comme par hasard). En prenant conscience de notre allure on explose de rire et on se dit que ça serait dommage de ne pas immortaliser ce moment. On est prêt pour la Fashion Week là !
Au final, même si la météo n’était pas de notre côté on aura passé une bonne petite journée.
Le lendemain pas de pluie, mais pas de soleil non plus. On profite de la marrée haute pour aller nous éclater un peu dans l’eau et les vagues. On est seuls sur cette grande plage qui nous donne l’impression que tous les resorts sont désertés. On découvre tout de même quelques « trésors » que l’eau vient rejeter sur la plage. Tongue, brosse à dent, bouteilles de shampoing, bouteilles d’eau, sacs plastiques et à la vue d’une seringue on finit par sortir de l’eau. On s’en va explorer un peu les environs à pieds et on tombe sur une petite plage très charmante où plusieurs pêcheurs au filet s’activent. On se pose sur les rochers et on profite simplement de l’instant.
La mer qui s’est à présent retirée laisse derrière elle de nombreux déchets qui nous font mal au cœur. On découvre aussi plein de colonies de petits crabes qu’on se plait à observer. Ils s’activent tous en groupe et dans un balais incessant s’en vont rejoindre la mer. Le spectacle est assez surprenant.
On discute avec un pêcheurs et son petit garçon qui profitent de la marrée basse pour récupérer des coques enfouies dans le sable. Il nous explique comment les repérer mais aussi comment les cuisiner.
Notre séjour s’achève tranquillement avec un peu de regret quand même à cause de ce temps.
Le lendemain matin, nous nous réveillons tôt. Une navette vient nous récupérer à l’hôtel pour recommencer une demi journée de transport jusqu’à Koh Phangan.
Nous arrivons chez nous en fin de journée un peu épuisé et heureux de retrouver le ciel bleu.
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