Incontournables lors d’un voyage à Taïwan, le parc national des gorges de Taroko se situe à quelques kilomètres de Hualien sur la côte est taïwanaise.
Nous attendions de les découvrir avec impatience tant nous avions pu lire de formidables choses sur ces montagnes mais la réalité à malheureusement été tout autre pour nous.
Nous nous doutions qu’une fois sur place nous ne serions pas seuls mais à ce point peut être pas. Il faut savoir aussi que nous y sommes allés en août et qu’en cette période, beaucoup de chinois et coréens sont en vacances ce qui explique surement le nombre impressionnant de bus touristiques et de voitures sur les routes du parc.
Comment aller aux Gorges de Taroko ?
La meilleure façon de se rendre aux Gorges de Taroko est de partir de la ville de Hualien. Point de départ pour explorer cet immense parc national, Hualien se situe qu’à une vingtaine de kilomètres de l’entrée du parc.
Si vous avez loué un scooter ou une voiture, il suffit de suivre la Highway n°9, une grande route droite de plusieurs voies entrecoupée de feux de signalisation tous les 100 mètres (ce qui est plutôt ennyant…).
Il faut compter environ 20 minutes pour arriver à l’entrée des gorges. Vous pouvez également choisir d’emprunter la route le long de la côte qui est certes plus agréable et jolie mais qui rallonge pas mal (peut être plus prudent pour les vélos).
Pour ceux qui n’ont pas de véhicule, les gorges de Taroko sont desservies par la compagnie de bus Hualien Bus Co. . Toute la journée, des bus publics sillonnent la route n°8 du parc et desservent les principaux points d’intérêts.
Découverte des gorges de Taroko en scooter
Nous avons opté pour l’option scooter afin d’être libre de nos mouvements et découvrir à notre rythme ce parc que l’on nous a si longtemps vanté.
L’entrée du parc est immanquable avec sa jolie arche dans un style architectural bien chinois. Deux route se dévoile devant nous : celle de droite nous fait traverser un grand pont tandis que celle de gauche nous conduit directement à flanc de falaise sous un tunnel naturel de roche. On nous conseille d’embler de suivre la route n°8 et traverser le pont. Juste après celui-ci, se trouve le centre d’information ainsi qu’un café restaurant où nous nous posons pour manger rapidement (plusieurs plats sont possibles dont un plat végétarien). On récupère une map du parc en anglais et nous partons.
Les conditions météorologiques ne sont pas toujours au top ici mais nous avons de la chance, le ciel bleu et le soleil sont de la partie. Nous suivons la route n°8 à travers des montagnes escarpées tout en longeant la rivière Liwu qui s’écoule dans un torrent grisâtre à cause du typhon qui a frappé Taïwan deux semaines auparavant.
Après quelques minutes de route, nous sommes déjà fatigués par toutes ces voitures et ses bus qui nous doublent ou nous collent au train et les tunnels irrespirables. On s’arrête à la première terrasse Buluowan (terrasse du bas) pour souffler et profiter un peu de la vue mais le bruit des bus et leur klaxon viennent quelques peu perturber cette nature qui semble se laisser petit à petit envahir par les infrastructures.
À cause du typhon des dernières semaines, certains trails sont fermés dont le Swallow Cave donc nous continuons à avancer. Nous traversons le beau Jinheng Bridge avant d’arriver au Tunel des neuf tournants.
Tunel of Nine Turns
On reprend la route pour s’arrêter de nouveau plus loin, à ce qu’on appelle les tunnels of Nine turns. C’est une succession de grottes, traversées par une route creusée à même la roche. L’endroit pourrait vraiment avoir quelque chose de magique et de surprenant mais c’est sans compter encore sur tous ces bus qui desservent une vagues de touristes en attente de leur selfie devant les roches de granit.
Nous laissons notre super scooter à l’entrée des grottes et poursuivons à pied.
Un trottoir et des terrasses sont aménagés pour éviter de marcher sur la route et se faire bousculer par les voitures. Beaucoup portent des casques en prévention de quelques roches qui pourraient se décrocher des parois. Les différentes terrasses le long du chemin nous laissent apercevoir la beauté des roches granitiques parsemées de petites grottes façonnées par l’écoulement de l’eau. Au fond de la gorge s’écoule toujours la rivière rugissante qui confond sa couleur avec celle de la roche grise.
Arrivé au bout, nous faisons demi-tour pour retrouver notre scooter et continuer notre route.
Cimu Bridge et ses petits pavillons
C’est au Cimu Bridge que nous faisons une nouvelle halte. Ce grand pont rouge avec de parts et d’autres les petits pavillons : Cimu Pavillon et Orchid pavillon tranchent avec les hautes montagnes qui les entourent.
Pour la première fois de la journée, il n’y a pas grand monde donc nous nous posons pour apprécier le paysage à sa juste valeur. La roche en contrebas affiche une couleur calcaire avant de virer au gris nous donnant l’impression presque l’impression qu’elle est recouverte de neige.
Un peu plus loin, nous stoppons juste avant le lushui trail pour contempler une fine chute d’eau qui semble sortir de nulle part. Le panorama est enchanteur et nous plonge dans un autre monde.
Nous ne nous arrêtons pas au Lushui trail puisque les bus touristiques nous ont devancé et nous ne souhaitons pas nous confondre dans toute cette foule à stick à selfie.
On suit toujours la route en direction de Tiangxiang jusu’à arriver au temple Xiangde avec sa jolie pagode perchée à flanc de montagne. Le temple est accessible via un pont suspendu. Un air de repos est situé quelques mètres plus loin, l’occasion de s’approvisionner en eau et faire une petite pause pour le goûter.
Alors que pour beaucoup la route s’arrête là, nous décidons de poursuivre et échapper enfin à toute l’agitation touristique des lieux.
Quel bonheur, enfin nous sommes pratiquement seul et la beauté des paysages se dévoile un peu plus. Les montagnes se font plus hautes et menaçantes. Nous continuons de monter jusqu’à découvrir des points de vues formidables. Nous passons Wenshan, Xibao, Luoshao jusqu’à faire demi tour au niveau de Ci’en. La nuit tombe, nous avons pris pas mal d’altitude et le froid commence à nous glacer les membres.
La lumière sombre donne un tout autre aspect au paysage qui semble se refermer sur nous. Nous refaisons toute la route en sens inverse, dans la nuit. Nous arrivons tard à l’hôtel fatigué mais finalement content d’avoir poussé notre périple aux gorges plus loin que prévu.
Le lendemain, nous y retournons. En chemin, nous nous arrêtons au 7/11 situé juste avant l’entrée du parc pour nous acheter de quoi pique niquer dans le parc.
Le Eternal Spring Shrine
Pour cette fois, à l’entrée du parc nous prenons la route face à nous pour rejoindre rapidement le célèbre Eternal Spring Shrine, l’un des points de vue célèbre des gorges de Taroko. L’endroit est joli mais les grosses pelleteuses en contrebas et les échafaudages sur le temple froissent la vision que nous avions de cet édifice.
Le petit trail creusé dans la roche accessible en contrebas qui permet normalement de rejoindre le temps est fermé donc nous nous contentons de la vue au loin.
Le Changchun Trail et son temple
On décide alors de reprendre la route vers le Temple Changguang. Perché à flanc de montagne, il est accessible par une route qui monte fortement. Celui-ci n’a finalement pas de grand intérêt. Il est imposant et flambant neuf ne nous offrant pas l’atmosphère spirituelle que l’on apprécie dans ces lieux bouddhistes.
Juste à l’entrée du parking, un pont de corde suspendu attire notre oeil. C’est l’entrée d’un petit trail qui devrait nous conduire jusqu’à un petit pavillon. On décide alors d’aller jeter un coup d’oeil. On s’arrête en marche au niveau d’une petite plateforme à l’ombre pour pique niquer. On est seul, le vent nous apporte un peu de fraicheur, on jouit d’une superbe vue, que demander de mieux !
Charlène, curieuse, monte jusqu’au pavillon qui abrite une imposante cloche. La vue est panoramique sur les montagnes et la rivière. Nous passons un très bon moment au calme ce qui change vraiment de la journée de la veille.
Il est temps de partir et d’aller explorer la côte est plus au nord et ces hautes falaises.
En route pour le Quingshui Cliff
Nous nous attendions à une petite route le long de la côte avec la possibilité de nous arrêter de temps en temps pour profiter de la vue mais nous avions oublié que nous étions à Taïwan (pour ne pas dire en Chine). C’est une grosse route que nous rencontrons, entrecoupés de long tunnels. La route est engorgée par les voitures, les bus touristiques et les camions.
Pour être honnête, nous n’avons aucun plaisir à rouler mais nous poursuivons dans l’espoir que cela se calme, mais en vain. On s’arrête à quelques points de vue mais nous ne sommes pas les seuls, les parkings sont plein à craquer, mais la vue vaut quand même le coup !
La pollution est telle qu’après une heure de route nous sommes recouverts d’une couche noire de crasse, de graisse, de particules de pot d’échappement. On finit par faire demi-tour. On loupe même le point de vue Quingshui Cliff donc on s’arrête au point Xiaoquinshui. Ici aussi c’est blindé mais tant pis, il faut qu’on fasse une pause et qu’on se nettoie un peu le visage. Des singes s’amusent dans la végétation nous redonnant le sourire et l’espoir que les constructions de route, de tunnels et de ponts s’arrêteront là.
En rentrant sur Hualien, on bifurque vers la route le long de la côte pour en finir avec tout ce trafique. On stoppe à la plage Qinxingtan, plus au nord que la dernière fois mais ce n’est pas très beau. Ici aussi, de grosses pelleteuses viennent gâcher le paysage. De nouveau un bus de touristes chinois débarque. Les voilà tous à chercher des galets, la scène nous amuse tant ils ont l’air concentrer sur leur tâche…
On continue le long de la côte jusqu’à retourner où nous nous étions arrêté notre première journée à Hualien.
Nous sommes le weekend et donc la plage est prise d’assaut. Elle se dévoile avec un tout autre aspect que la première fois. Ce soir nous sommes tristes et tellement désolés. Du plastique jonche le sol, une centaine de chinois s’amassent dans un même coin, l’eau si pure dans laquelle Charlène s’était baignée la veille nous rappelle aujourd’hui à quel point l’homme peut être dévastateur. Les vagues timides ramènent avec mal sur le rivage toute la pollution et le plastique que l’homme laisse derrière lui. L’eau conserve sa jolie couleur bleu mais toute la réalité du monde flotte en surface. Le ciel s’assombrit au loin comme pour compléter ce sinistre tableau.
Cette journée nous laisse un goût amer et un petit point noir dans l’âme. Néanmoins, nous vous recommandons les Gorges de Taroko si vous partez à Taiwan en période creuse.
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